La mérule pleureuse, redoutable champignon lignivore, peut transformer le bois de chauffage en un véritable problème. Favorisée par l’humidité et un stockage inadéquat, elle se développe rapidement, compromettant la qualité du bois et posant des risques pour l’habitat.
Reconnaissable à son mycélium blanc-grisâtre, elle nécessite des précautions spécifiques pour éviter sa propagation. Entre stockage extérieur, ventilation et manipulation sécurisée, chaque étape est cruciale pour limiter les dégâts et préserver la salubrité de votre maison.
Qu’est-ce que la mérule ?

La mérule pleureuse est un champignon lignivore, connu pour détruire les structures en bois et fragiliser les bâtiments. Son nom scientifique, Serpula lacrymans, reflète son développement insidieux dans des environnements humides et mal ventilés. Elle prolifère de manière optimale entre 18 et 22 °C, utilisant des rhizomorphes pour transporter l’eau sur plusieurs mètres.
Son cycle de vie comprend le mycélium blanc cotonneux, un carpophore rouge-orangé et des spores brunâtres. Ces spores, très légères, se dispersent facilement dans l’air, augmentant le risque de contamination à proximité. Une odeur persistante de moisi est souvent un signe révélateur.
En raison de ses effets destructeurs, la mérule est surnommée le « cancer du bâtiment ». Elle provoque la pourriture cubique du bois, entraînant des fissures et un effondrement potentiel des structures porteuses. Les traitements coûtent entre 15 000 et 50 000 €, selon l’étendue des dégâts.
Reconnaître ses signes visuels, comme les filaments blancs, décolorations brunâtres et poudres spores brunes, est essentiel pour éviter sa propagation. Une bonne prévention, incluant un bois sec à moins de 20 % d’humidité, reste primordial pour limiter les risques.
Comment reconnaître la mérule sur le bois de chauffage ?

Signes visuels et olfactifs
La mérule pleureuse se distingue par un mycélium blanc-grisâtre qui recouvre partiellement les bûches. En lumière, il peut brunir et prendre une teinte rougeâtre. Des filaments argentés ou bruns, semblables à des racines, apparaissent souvent sur le bois infesté. Les bûches contaminées présentent des fissures cubiques typiques, et deviennent friables sous la pression. En parallèle, une odeur forte de champignon ou de moisi indique sa présence avant les manifestations visuelles.
Différencier la mérule des autres champignons
Contrairement à d’autres champignons du bois comme le Coniophore des caves, la mérule montre une texture épaisse et duveteuse, avec des teintes blanches, grisâtres ou brunes selon l’éclairage. Elle produit des rhizomorphes argentés, absents sur les champignons moins nuisibles. Le bois attaqué par la mérule devient spongieux et fragile, tandis que les autres champignons causent une dégradation plus superficielle ou irrégulière. L’odeur de moisissure persistante reste un élément distinctif crucial.
Pourquoi la mérule est-elle dangereuse ?
Impacts sur la qualité du bois et la santé
La mérule pleureuse détruit la cellulose du bois, entraînant une perte de densité et de solidité. Le bois infesté brûle mal, génère moins de chaleur et dégage des spores, augmentant le risque de problèmes respiratoires et d’allergies. Lors de la combustion, ce bois dégradé libère de la créosote, aggravant l’accumulation dans les conduits. Manipuler un bois contaminé sans protection expose également aux spores, nuisibles par inhalation. Conserver un bois sain réduit ces risques et maintient un pouvoir calorifique optimal.
Risques de propagation à l’habitat
La mérule s’étend rapidement dans les conditions favorables : humidité élevée, absence de ventilation et chaleur de 18 à 22 °C. Ses rhizomorphes longs permettent de transporter l’eau sur plusieurs mètres, affectant les charpentes, planchers ou murs. Si les spores pénètrent dans l’habitat, elles y persistent plusieurs années, menaçant les structures par la pourriture cubique. Un mauvais stockage ou séchage du bois de chauffage rend la maison vulnérable. Une ventilation efficace et le stockage extérieur aident à limiter ces risques.
Prévenir le développement de la mérule
Les mesures préventives sont essentielles pour protéger le bois de chauffage contre la mérule. Un stockage correct et un contrôle rigoureux de l’humidité empêchent ce champignon destructeur de proliférer.
Stockage approprié du bois
Un stockage extérieur bien ventilé garantit un faible taux d’humidité. Placez le bois sur des palettes pour l’éloigner du sol et réduire la saturation en eau. Utilisez une bâche imperméable pour protéger contre la pluie, mais laissez les côtés exposés pour assurer une circulation de l’air. Maintenez une distance d’au moins 20 cm entre le tas de bois et les murs de la maison. Inspectez régulièrement le stock pour détecter tout signe de contamination.
Conditions à éviter
Évitez les espaces clos ou mal ventilés, comme les caves sujettes à une accumulation d’humidité. Ne stockez jamais le bois dans des lieux non protégés des intempéries. Une humidité élevée au-delà de 20 % favorise la croissance des champignons lignivores. Limitez l’exposition prolongée à des températures idéales pour la mérule, entre 18 et 22 °C. Ne laissez pas le bois en contact avec le sol ou avec des surfaces humides, réduisant ainsi le risque de dégâts structurels.
Comment traiter le bois contaminé par la mérule ?
Traiter efficacement la mérule sur du bois de chauffage nécessite des actions rigoureuses pour limiter sa propagation et protéger l’habitation. Voici des options et démarches utiles pour y parvenir.
Traitements efficaces et options disponibles
Pour éradiquer la mérule pleureuse, l’incinération sous contrôle reste la méthode la plus fiable. Lorsque la contamination est légère, un traitement thermique à 53 °C stoppe le développement du champignon. Les produits antifongiques préventifs peuvent renforcer le bois sain mais n’éliminent pas l’infestation. En cas de forte contamination, stocker le bois à l’extérieur, dans un lieu ventilé et sec, limite la prolifération. Manipuler les bûches contaminées avec précaution en les emballant hermétiquement empêche la dispersion des spores fongiques dans l’environnement.
Quand faire appel à un professionnel
Un professionnel expérimenté garantit une désinfection complète et adapte les interventions au degré d’infestation. En présence de bois structurel infecté ou si le champignon s’étend, l’inspection devient incontournable. Son diagnostic permet notamment de sécuriser votre habitat grâce au retrait et à la destruction des matériaux infectés. Dans les régions où une déclaration aux autorités est obligatoire, comme en Bretagne, l’aide d’un expert facilite les démarches administratives et assure un traitement durable de la mérule.
Questions fréquemment posées
Comment reconnaître la mérule pleureuse sur le bois de chauffage ?
La mérule pleureuse se reconnait par un mycélium blanc-grisâtre, des filaments argentés ou bruns et une décoloration rougeâtre des bûches. Les bois contaminés présentent des fissures cubiques et deviennent friables. Une forte odeur de moisi ou de champignon est également un signe clé.
Quels facteurs favorisent le développement de la mérule ?
La mérule se développe dans des environnements humides et mal ventilés, avec une température entre 18 et 22 °C. Un taux d’humidité du bois supérieur à 20 % favorise sa prolifération. Un mauvais stockage ou séchage du bois est souvent en cause.
Comment prévenir la mérule sur le bois de chauffage ?
Stockez le bois à l’extérieur, surélevé avec des palettes, et utilisez une bâche imperméable en assurant une ventilation. Évitez les espaces clos ou mal ventilés et inspectez régulièrement le bois pour détecter tout signe de contamination.
Que faire en cas de bois contaminé par la mérule ?
Incinérez le bois contaminé de manière contrôlée pour éviter toute propagation. En cas de contamination légère, un traitement thermique à 53 °C ou l’utilisation de produits antifongiques peuvent limiter les dégâts. Consultez un expert pour une désinfection complète.
Pourquoi la mérule est-elle dangereuse pour votre maison et santé ?
La mérule provoque la pourriture du bois, fragilisant les structures et augmentant les risques d’effondrement. Elle libère des spores dans l’air, entraînant des problèmes respiratoires et des allergies, notamment dans les environnements mal ventilés.
La mérule peut-elle être éradiquée définitivement ?
Oui, mais cela requiert des mesures drastiques comme l’élimination du bois contaminé, un nettoyage approfondi et une désinfection professionnelle. Une meilleure ventilation et un stockage correct du bois sont essentiels pour éviter une réapparition.
Est-ce que l’assurance couvre les frais liés à la mérule ?
Non, l’assurance habitation ne couvre généralement pas les frais de traitement ou de réparation liés à la mérule, car il s’agit souvent d’un défaut d’entretien du logement selon les assureurs.
Quels types de bois sont résistants à la mérule ?
Les bois exotiques tels que le teck, le moabi ou le doussié sont naturellement résistants. La mérule attaque principalement les résineux et les bois moins denses, surtout lorsqu’ils sont exposés à l’humidité.









